Migrants et bénévoles

Communiqué de la Conférence des évêques

Migrants et bénévoles

 

Calais, distribution du repas Migrants, Noël 2003  
Calais, distribution du repas
Calais, distribution du repas
Avec Mamy Réfugiés à Calais 2008  © refugies calais
Avec Mamy
Avec Mamy© refugies calais
Les personnes migrantes en situation irrégulière voient s’accentuer leur précarité en raison de la crise internationale. Certains d'entre nous exercent à leur égard la présence humanitaire élémentaire qui s'impose avec conscience et fidélité. Mais ils se sentent suspectés au motif de cette proximité : contrôles fréquents, mises en garde à vue, rappels à la loi.

 

Ces acteurs de terrain sont accusés d’agir par passion ou naïveté, voire soupçonnés de faire le jeu de filières, de passeurs. Nous ne pouvons nous résoudre à ce que ce climat de suspicion démobilise ceux pour qui la solidarité n’est pas un vain mot.

 

La fraternité à laquelle nous aspirons est bien un principe de notre République, et aussi un guide majeur de la pensée sociale de l’Eglise catholique.

L’État et les collectivités locales ne peuvent assumer à eux seuls de tels engagements envers les populations vulnérables. Ils doivent s’appuyer sur le tissu associatif afin de servir la cohésion et le vivre-ensemble.

 

Nous sommes alertés et vigilants sur cette atteinte aux initiatives d’actions solidaires. Nous pensons que cette situation nécessite l’ouverture d’un débat avec nos élus. Nous demandons une réflexion qui intègre tous les aspects de ce grave problème.

« L’Eglise se sent le devoir d’être proche, comme le bon samaritain, du clandestin et du réfugié, icône contemporaine du voyageur dépouillé, roué de coups et abandonné sur le bord de la route. » Jean-Paul II – message pour la Journée des migrants et des réfugiés – 15 janvier 1997.

 

Mgr François Garnier
Archevêque de Cambrai
Président de la commission
pour la Mission universelle de l’Eglise

 

 Mgr Michel Santier

Evêque de Créteil

Président du conseil pour les relations interreligieuses

et les nouveaux courants religieux


Mgr Claude Schockert
Evêque de Belfort-Montbéliard
Membre de la commission
pour la Mission universelle de l’Eglise

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Pendant ce temps, les débats continuent à Calais, dans une totale incompréhension entre Mr le ministre Besson, Mme la maire, Natacha Bouchart d'une part, et les associations d'autre part, que ce soit avec le Secours Catholique, Salam, C'Sur ou la Cimade qui vient de voir retiré son agrément à aider ljuridiquement es migrants retenus au centre de rétention de Coquelles.

 

Le 26 mai, le HCR, Haut Commissariat des Nations unies  pour les réfugiés (UNHCR) a annoncé son implantation à Calais, en collaboration avec France terre d'asile. Un renfort apprécié des associations locales qui, depuis la fermeture de Sangatte, portent à bout de bras une situation qui les dépasse.

 

3 Juin 2009  Rétention administrative :
le Conseil d'Etat consacre une véritable mission d'assistance juridique


Le Conseil d'Etat vient de rendre public l'arrêt attendu sur la requête déposée par La Cimade et neuf autres associations contre le décret du 22 août 2008 portant sur la rétention administrative.
Si le Conseil d'Etat a estimé que ce décret n'était pas illégal, sa décision confirme l'analyse du juge des référés du tribunal administratif de Paris qui suspendait, samedi 30 mai, les contrats et l'appel d'offres relatifs à la mission d'assistance des étrangers en rétention.


Le décret, précise le Conseil d'Etat, "(...) doit, au contraire, être compris, compte tenu de l'objectif poursuivi par le législateur, d'une part comme prévoyant que cette convention porte non seulement sur l'information mais aussi sur l'accueil et le soutien des étrangers, pour permettre l'exercice effectif de leurs droits, d'autre part, comme impliquant que l'Etat ne peut conclure une telle convention qu'avec des personnes morales présentant des garanties d'indépendance et de compétences suffisantes, notamment sur le plan juridique et social (...)".


Bien que le Conseil d'Etat n'a pas repris à son compte l'ensemble des arguments développés par les associations, l'encadrement précis qu'il donne du décret porte sur le cœur même de la réforme. Il indique que la mission des associations en rétention doit être une mission d'aide juridique et ne peut se réduire à une mission d'information.


Après ces deux décisions de justice, La Cimade espère que les pouvoirs publics décideront de sortir d'une logique de confrontation. La Cimade appelle à nouveau le ministre de l'Immigration à ouvrir une véritable négociation avec les associations de défense des droits afin d'élaborer un dispositif pérenne qui permette, dans la concertation et l'apaisement, de garantir la qualité de l'assistance que les associations, ensemble, doivent apporter aux étrangers en rétention. 

Communiqué

 

Pour plus d'infos: le site de la Cimade