Eglise et crise financière
Le Vatican, les évêques de France invitent la finance à redonner toute sa place à l'homme.
Le Vatican demande un nouveau pacte pour refonder le système financier
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Au coeur de la crise, faire crédit, faire confiance
Déclaration de Mgr Descubes,
président du Conseil pour les questions familiales et sociales
à la Conférence des évêques de France le 8 octobre 2008
Extraits:
Nos sociétés sont ébranlées.
Et comme toujours, en pareil cas,
les plus pauvres sont les premières et bien innocentes victimes.Cette crise nous invite tous à nous interroger sur nos modes de vie, sur notre rapport à l’argent, sur nos manières de faire fructifier notre épargne et de recourir au crédit.Nous ne pouvons que saluer les efforts des gouvernements et des responsables politiques pour faire face à la situation.Il est essentiel que les mesures préconisées se donnent une autre fin que le seul maintien d’un système financier qui a révélé ses faiblesses et leurs conséquences humaines."
Quand la finance prétend être sa propre fin et n’est plus animée que par le désir exclusif du profit, elle perd la tête. Quand le souci de l’homme, de tout l’homme et de tous les hommes redevientprioritaire, la confiance renait.
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Eglise et indemnités de départ de dirigeants de grandes entreprises
16 avril 2007
Avantages économiques et conséquences sociales
président du Conseil pour les questions familiales et sociales
à la Conférence des évêques de France
Pour Le Monde, du 19 avril, le commentaire est plus brutal: "L'Eglise contre les parachutes dorés".Le journal rappelle la plaquette publiée en 2005: "Repères pour une économie mondialisée". S'ensuit un parcours dans l'histoire, pour rappeler l'encyclique sociale de Léon XIII Rerum Novarum, 1981, celle de Jean-Paul II après la chute du coommunisme, poour la 100ème anniversaire, Centesimus Annus, 1991. "Jean-Paul II avait mis en garde les pays industrialisés contre tout triomphalisme du profit qui se traduirait par une accélération du libéralisme "sauvage", mais précise encore Henri Tincq, les voies moyennes entre capital et travail, largement inspirées par la "doctrine sociale" n'ont guère brillé par leur succès au cours du XXème siècle. Dans sa conclusion le journaliste rappelle que l'Eglise intervenait plutôt dans la défense du mariage et de la famille, et que l'opinion publique aujourd'hui accepterait mieux ses interventions dans le domaine économiques que dans le domaine du sexe ou du mariage..
La déclaration
Paris, 16 avril 2007.
Les médias se font à nouveau l’écho d’indemnités de départ versées à des dirigeants d’entreprise qui, même inscrites dans les clauses d’un contrat initial, apparaissent injustifiées.
Les grandes multinationales sont devenues des entités gigantesques. Leur gestion est difficile et exige un fort engagement personnel de la part de leurs dirigeants. Les contraintes et les risques sont multiples et complexes. Les rémunérations décidées par les conseils d’administration sont encadrées par la loi et pour la plupart fiscalisées. La volonté de transparence qui porte à la connaissance de tous ces pratiques est un progrès.
Cependant la disproportion entre certaines indemnités de départ et les salaires moyens des employés des mêmes entreprises invite à la réflexion. En ce domaine, comme en d’autres, ce qui est légalement autorisé n’est pas nécessairement moral.
Ces indemnités scandalisent les personnes aux revenus modestes et les personnes sans emploi.
Justifier ces pratiques en invoquant les contraintes d’un marché mondialisé qui obligerait à s’aligner sur ce qui se vit aux Etats-Unis reste à démontrer.
En intervenant dans le débat, nous ne faisons d’aucune manière le procès des dirigeants et des chefs d’entreprise qui, dans leur grande majorité, accordent une attention particulière aux exigences de l’équité et de la justice.
Mais, s’il existe une exception française en matière sociale, elle doit inclure la moralisation des indemnités de départ des dirigeants d’entreprise.
Jean-Charles Descubes
Archevêque de Rouen