Témoignages de diacres

Pierre et Bénédicte Neuts


Pierre Neuts et quelques élèves Diacre  
Pierre Neuts et quelques élèves
Pierre Neuts et quelques élèves
Bénédicte et moi sommes mariés depuis plus de 34 ans. Nous avons 6 enfants et 12 petits-enfants. Bénédicte est une institutrice « en retraite » (mais très active !). Je suis professeur de technologie dans un collège de Douai. Je suis à la CFDT, modestement, faute de temps, et Bénédicte est adjointe à la mairie du village au service des jeunes et des affaires sociales. Je dirai souvent « nous » même si nous avons chacun notre personnalité. Notre baptême nous engage tous les deux dans ce qui revient à tous les chrétiens. Pour nous, la famille, c’est important. Dans la lettre de mission que j’ai reçue à mon ordination, le père évêque m’a rappelé que c’est d’abord là que je devais vivre mon ministère. Si je veux que ma femme vive pleinement ses engagements, j’ai à être à son service, de même pour les enfants.


Nous sommes tombés dans la marmite de l’Action catholique très tôt, Bénédicte comme Fripounet et moi comme responsable de club ACE dans les années 70. Depuis tout ce temps, nous sommes restés fidèles à l’Action catholique en même temps qu’à l’éducation populaire, la laïcité et l’engagement dans le monde. Nous avons eu la chance d’être accompagnés par des aumôniers qui avaient le souci de mettre en route des jeunes et d’aider à la relecture de vie d’équipes. Leur souci de l’Église nous a permis de toujours nous situer dedans et pas dehors en revendiquant notre appartenance à celle-ci. Je suis diacre depuis 1987 avec une mission pour les mouvements et pour le monde de l’éducation. Je prépare aussi une licence de théologie depuis deux ans sur Arras.


Nous sommes marqués par la spiritualité franciscaine depuis 1984. Nous avons été longtemps en fraternité avant de déménager. « Sagesse d’un pauvre » d’Eloi Leclerc reste une référence.


Pendant cinq ans, j’ai été accompagnateur adulte régional au MRJC. Un moment fort durant lequel j’ai revu ma façon d’accompagner les jeunes sur les questions de la foi. Je suis aujourd’hui dans l’équipe nationale d’aumônerie diversifiée du CMR à ¼ temps bénévole, comme diacre, avec une religieuse, une laïque et un prêtre. Nous essayons d’aider le mouvement sur les questions du sens, de la démarche de réflexion chrétienne, nous accompagnons l’équipe nationale et les aumôneries des fédérations. Une aventure au service d’un mouvement d’Église qui m’a permis d’approcher de près la « Pensée sociale de l’Église », en particulier les questions sur la famille et les questions d’éthique. Un engagement qui me fait redire que nous cheminons avec des personnes avant tout. C’est au cœur de leur vie que se réalise peu à peu l’annonce et la rencontre de Jésus-Christ.


Nous sommes attentifs à la personne humaine d’abord. Attentifs à ce que d’autres ne voient pas forcément, renvoyant sans cesse à la Vie, à son sens. Écouter, se taire, rester modeste, donner la parole pour permettre aux personnes d’exprimer leur vie, leurs questions. Renvoyer au meilleur de chacun, à l’espérance qui l’habite, parfois sans que l’on ne s’en rende compte. Redonner confiance. Permettre au Christ qui nous habite, de faire un petit clin d’œil discret aux personnes que nous rencontrons dans notre quotidien. Quand c’est possible, nous en parlons.


Soucieux de l’accueil des familles, des couples qui frappent à la porte pour un baptême ou un mariage, parfois pour des funérailles, nous essayons de le faire dans la simplicité, sans préjugé. L’institution est une étrangère pour certains. Nous cherchons à montrer un visage d’Église qui donne envie. Le cheminement avec ces personnes vers le sacrement est un moyen privilégié pour annoncer l’évangile, dans leur vie. Nous participons aussi au petit groupe « Graine de Parole » de notre secteur dans cet esprit. C’est du bonheur !


Notre maison est ouverte, ouverte à l’imprévu de ceux qui passent, qui téléphonent, qui demandent un coup de main. Un imprévu souvent important pour ceux qui font signe. Des moments importants durant lesquels, dans la plus grande discrétion, se glisse un Autre, qui appelle et qui a besoin de nous pour se mettre au service des autres. Ce que nous appelons à la maison l’imprévu de Dieu. Cela alimente notre prière, notre « panier » que nous apportons plein de la vie des hommes quand nous participons à l’eucharistie et que nous reprenons plein de l’Espérance de Dieu et de sa force car nous sommes des démunis, des pauvres qui avons besoin de tout lui demander pour le service pour lequel nous sommes appelés régulièrement : « tu nous as choisis pour servir en ta présence » nous rappelle la prière eucharistique. N’est ce pas l’engagement de tout baptisé qu’il faut sans cesse rappeler ? Les diacres sont ordonnés pour cela …
 

Luc et Laurence Desreveaux


Ordonné en septembre 2007, je suis marié à Laurence. Nous avons trois filles qui sont en plein adolescence. Tout naturellement la famille est pour nous le premier lieu d’écoute, de dialogue et de partage. Professionnellement je suis cadre commercial dans une importante Société de transport international de marchandises.


A première vue, ce n’est pas évident de vivre la mission de baptisé dans l’entreprise. Cette question je la porte depuis plus de vingt ans. Je me sens souvent tel un veilleur dans la nuit, un guetteur sur un rempart attendant Celui qui vient. La priorité m’apparaît d’abord de garder assez d’huile pour ma lampe, afin de pouvoir la garder allumée lorsqu’Il arrivera tard dans la nuit. La prière m’aide beaucoup pour cela. Notre journée à Laurence et moi commence, seul ou en couple avec les Laudes. Quand je suis libre le midi je fais un petit détour par une église, là où je suis, au gré de mes déplacements. La journée se termine toujours par les vêpres ou les complies. C’est comme un besoin vital.


Mais cela n’évite pas de se poser souvent la question : vers qui suis-je envoyé ?
Je m’efforce simplement d’être présent au côté de mes collègues, disponible pour la rencontre et la provoquant quelque fois afin de créer un espace de dialogue.
Sur la paroisse, je suis engagé dans la pastorale du baptême et en particulier des 2 / 7 ans. C’est un vrai bonheur d’accompagner des familles souvent très éloignées de l’Eglise vers le sacrement du baptême. Avec deux autres laïcs, Jacqueline et Jean Benoît, j’accompagne également un groupe de jeunes vers la confirmation.


Cette année le Seigneur a mis sur ma route plusieurs couples de divorcés qui ont demandé un accueil en Eglise à l’occasion de leur remariage civil.
Laurence est permanente à l’aumônerie de l’hôpital Germon et Gauthier de Béthune-Beuvry. A deux et avec d’autres personnes engagées nous partageons également le souci des malades sur la paroisse nouvelle.


Pour tout cela je rends grâce au Seigneur. Et je lui fais confiance pour ce qu’il mettra sur notre route demain.
Luc & Laurence.