Les fêtes religieuses - Origine

La mise en place du calendrier liturgique

Christ en majesté Christ en majesté   

 

 

Voici revenir la fête de Pâques, célébration du Christ vivant aujourd’hui et pour toujours. Pâques est la première des fêtes chrétiennes; il peut être utile de survoler l’édification du calendrier liturgique au long des siècles. En vingt siècles, quatre périodes témoignent d'une évolution dans la relation de l'Église au monde.

 

1 - les trois premiers siècles
  

La fête religieuse est le dimanche, jour du ressourcement au mystère pascal, la Pâque hebdomadaire, premier jour d'un monde nouveau, avec la présence du Ressuscité au milieu des chrétiens. La fête de Pâques annuelle est célébrée comme un anniversaire : Pâque du Seigneur et jour de la Pâque juive.

 

2 - la période des inculturations


La conversion de l'empereur Constantin, puis l'édit de Milan en 313 suppriment en principe les persécutions. Le christianisme se trouve alors immergé dans les calendriers païens et les investit jusqu'au milieu du Moyen-Âge, soit pendant environ dix siècles. On assiste à l'effacement progressif du caractère central du cycle pascal. Pâques n'est plus une fête populaire. Un autre cycle se met en place; celui de Noël qui, dans la logique du solstice, est perçu comme une fête saisonnière jointe à des notions païennes : sol invictus (le soleil invaincu renaît) ; dies natalis (jour de la naissance).

 

Noël, ancienne fête païenne, devient très populaire. Le calendrier est désormais influencé par les fêtes saisonnières, très importantes dans la culture agraire de l'Occident (les Rameaux coïncident avec le printemps). Le catéchuménat s'efface. On ne baptise plus les adultes à Pâques puisque, depuis Augustin, les enfants sont baptisés à la naissance. Le Carême est centré sur la pénitence.

Les fêtes des saints de cette époque viennent souvent de divinités guérisseuses; chacun a sa spécialité. L’Église se peuple de saints éponymes (martyrs, évangélisateurs d'une région) et patronymes (qui portent l'identité d'un clan, d'une corporation).


On assiste ensuite au déploiement des fêtes mariales avec une évolution dans les vocables: Theotokos (mère de Dieu) d'abord, puis Notre-Dame de telle ethnie, de tel pays; elle devient ensuite du « Bon-Secours» car elle intervient pour soulager la misère humaine. En 1637, le vœu de Louis XIII place le royaume de France sous la protection de Marie. Au XIXème siècle, on insiste sur la virginité et Marie devient la Sainte Vierge.


Avec le dogme de l'Immaculée Conception (1854) se trouvent liées les «trois blancheurs» (d'après un songe de Don Bosco : Marie, l'Eucharistie, le pape (l'infaillibilité pontificale est proclamée en 1870).
Au début du XXème. siècle encore, toute la vie est rythmée par des fêtes agraires transformées, de longue date, en fêtes liturgiques (rogations..) : géniale inculturation !

 

3 - les XVIIIè et XIX è siècles


Une rupture se concrétise avec le calendrier républicain au moment de la Révolution.

 

4 - le XX è siècle
 

D'autres ruptures deviennent effectives avec l'urbanisation et de nouveaux rythmes et modes de vie (les congés payés, la scolarisation généralisée, l'indifférence religieuse ...) Même les calendriers éclatent ou sont en concurrence : vacances de printemps ou vacances de Pâques? Il y a marchandisation des fêtes calendaires et multiplication de « fêtes à cadeaux», comme la saint Valentin.


Pourtant les fêtes religieuses peuvent rester des moments privilégiés entre l’Eglise et le monde. Encore faut-il que cela porte du fruit et que le langage de l’Eglise soit compréhensible au plus grand nombre des lointains de l’Eglise. Cela dépend en partie de nous, chrétiens :
- Connaissons-nous réellement la raison d’être et le sujet de telle fête,
  (mondiale, locale ou régionale) ?
- Savons-nous à cette occasion, provoquer une véritable rencontre
   avec la communauté paroissiale.
- Demandons-nous à qui nous nous adressons, et quelle pédagogie nous mettons en œuvre.

Notes d’une conférence de Michel Scouarnec