Pour que grandisse l’Eglise

Edito N° 6 - 2009


Le denier de l'lEglise

 

Les sollicitations et l’appel à la générosité sont nombreuses en tous temps, mais plus encore pour les chrétiens en temps de carême. Le jeûne, la prière et l’aumône sont trois dimensions de la piété juive reprises par l’évangéliste Matthieu dans le « sermon sur la montagne ». Cependant ce serait une erreur de considérer le denier comme une aumône envers l’Eglise. La campagne du denier commence en mars, presque en même temps que la journée du CCFD. Cette sollicitation pour le Développement, comme celle du Secours Catholique sont œuvre de solidarité envers les personnes et les sociétés dans le besoin.


Le denier est d’un autre ordre. La récente conférence de Mr Jaeger le rappelait encore : le denier est un engagement, une imposition volontaire que tous les baptisés devraient se donner afin que l’Eglise catholique puisse continuer et remplisse sa mission, tant auprès des chrétiens baptisés que des lointains de l’Eglise. Le denier ne peut être assimilé à une aide aux pauvres et nécessiteux, mais une participation volontaire à la vie et à l’activité de l’Eglise catholique. En d’autres pays, cette participation est collectée comme imposition pour les cultes. Il n’en n’est pas ainsi en France. Aussi faut-il sans cesse solliciter les donateurs, ce qui devient difficile par les temps qui courent.


La plupart des diocèses annoncent une baisse de leurs ressources. Les placements en réserves n’ont pas rapporté autant qu’escompté, des donateurs âgés sont décédés et ne sont pas suffisamment remplacés par une nouvelle génération. Il est vrai aussi que les petites gens sont davantage touchées par la récession et le chômage que d’autres catégories sociales. Des baptisés se sont éloignés de l’Eglise dans laquelle ils ont été baptisés. D’autres redécouvrent l’Eglise du Christ.


L’attachement à l’Evangile et à l’Eglise est manifeste aujourd’hui plus qu’hier. Autrefois seuls “les silencieux” exprimaient leur attachement à l’Eglise. Aujourd’hui le nonce apostolique, les évêques les médias nationaux, ont reçu nombre de courriers concernant la gestion des affaires de l’Eglise. Au moment où la polémique semble s’estomper, des analystes en sociologie interprètent ces courriers comme signes d’un attachement réaffirmé à l’Eglise d’aujourd’hui et de demain, de la part de baptisés que l’on croyait endormis ou indifférents.


Les nombreux témoignages sur les “maisons d’évangile” manifestent aussi le désir de revenir à la source de la foi, le Christ lui-même, qui nous est donné par les témoignages des évangélistes : Marc cette année, Luc l’an prochain. Des catéchumènes demandent le baptême. D’autres souhaitent recevoir l’eucharistie et la confirmation. Réjouissons-nous donc, car ils sont nombreux ceux qui répondent à l’appel du Seigneur : Viens, suis-moi.
Abbé Emile Hennart