Le pape et le synode évêques Africains

reprise de l'interview

La visite de Benoît XVI en Afrique coïncide avec le lancement du synode des évêques d’Afrique (prévu en octobre) sur le rôle de « l’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix.

 

La polémique


Mgr di Falco et Benoit XVI Mgr di Falco et Benoit XVI   La polémique qui a éclaté à partir de la question d’un journaliste d’Antenne2 a court-circuité et le regard d’ensemble sur la réflexion et l’action de l’Eglise en Afrique. En parcourant l’ensemble de l’interview, question et réponse de Benoit XVI, chacun pourra mieux comprendre le détournement d’intérêt de l’opinion publique à cause d’un journaliste et de ceux qui l’on suivi, focalisant la vague médiatique sur un sujet, important, mais qui n’aurait jamais dû éclipser le reste de la visite.

 

On peut s’étonner de voir résumer l’intérêt d’une vie uniquement par ce qu’il y a sous le nombril. Il était facile de surfer sur la vague d’incompréhension à l’égard du Vatican, et comme l’écrivent certains : trop c’est trop. Ceci est vrai des deux côtés, la médiatisation non raisonnée d’un juste sentiment de régression ecclésiastique tout comme l’accumulation des fausses notes au Vatican.


Fort heureusement, de nombreux journalistes ont repris leur travail avec davantage d’objectivité pour rendre compte de la visite du pape au Cameroun et en Angola.

 

Le quotidien "Le Monde" revient sur la polèmique.

 

Le médiateur du quotidien Le Monde est revenu sur cette polémique, regrettant d'une part que le texte de la Conférence de presse publié par le vatican au lemdemain de la conférence dans l'avion ait été modifié par rapport à ce qui a été entendu , d'autre part, les critiques adressées envers ce quotidien ne prennent pas en compte le fait qu'il ait rendu compte de l'ensemble de la visite du pape et des discours, y compris lorsuq'il interpellait les dirigeants et les économies du monde sur les sujets auxquels le pape tient par dessus tout.

Pour plus de détails, consulter Le Monde, du samedi 4 avril article  "Vatican (2)"p.16, par Véronique Maurus

 

Le synode africain


Le continent africain est peuplé pour moitié de moins de 25 ans ; l’essor des églises chrétiennes est important :augmentation des baptêmes d’adultes, vocations ; l’Afrique apparait comme terre potentielle pour l’évangélisation. Cependant de nombreuses critiques s’élèvent, que ce soit sur les politiques des Etats que dans le fonctionnement et gestion des Eglises, au sujet des formations aux ministères. La concurrence entre les Eglises –surtout évangéliques- et la cohabitation avec un Islam revendicatif constituent des challenges pour les catholiques en Afrique.

 

Quinze ans après Ecclesia in Africa, de Jean-Paul II en 1995, l’outil de préparation du prochain synode des évêques d’Afrique à Rome interroge sur l’évolution du continent africain et sur la place de l’Eglise. Le document dresse sa vision, fort négative : « L’’égoïsme alimente l’appât du gain, la corruption et l’avarice, pousse au détournement de biens et richesses destinées à des peuples entiers. La soif du pouvoir provoque le mépris de toutes les règles élémentaires d’une bonne gouvernance, utilise l’ignorance des populations, manipule les différences politiques, ethniques, tribales et religieuses.» Dans un tel contexte, le document de travail identifie trois domaines où l’Église africaine doit s’engager : la réconciliation, la justice et la paix.

 

Ces trois thèmes peuvent servir de repères pour les lecteurs occidentaux afin de porter attention à des sujets essentiels et à la manière dont ils sont traités dans leurs journaux d’information. Le reste est brassée de vent et perte de temps.
Abbé Emile Hennart
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Reprise de la page de CEF (des problèmes techniques ot pu gêner la réception de la pae).

 

Question de Philippe Visseyrias de France 2

 

Saint Père, parmi les multiples maux dont souffre l'Afrique, il y a aussi en particulier celui de l'épidémie du sida. La position de l'Eglise catholique quant aux moyens de lutter contre ce fléau est souvent considérée comme irréaliste et inefficace. Aborderez-vous ce thème durant le voyage ?

 

Réponse de Benoît XVI [traduit de l'italien]

 

Je dirais le contraire. Il me semble que l'entité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est vraiment l'Eglise catholique, avec ses mouvements et ses diverses structures. Je pense à la Communauté Saint Egidio qui fait tant, de manière visible et aussi de manière invisible pour lutter contre le sida, aux religieux Camilliens, à toutes les religieuses qui sont au service des malades...

 

Je dirais qu'on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si ce n'est pas le cœur, si les africains ne s'y entraident pas, on ne peut résoudre ce fléau avec la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d'accroître le problème. La solution ne peut venir que d'un double engagement : en premier, une humanisation de la sexualité, c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui permette une nouvelle manière de se comporter les uns avec les autres, et deuxièmement une vraie attention particulièrement à l'égard des personnes qui souffrent, la disponibilité, les sacrifices aussi, les renoncement personnel pour être avec les personnes souffrantes. Ce sont les moyens qui aident et permettent des progrès visibles.

 

C'est pourquoi, je dirais que c'est là notre double force : renouveler l'homme intérieur, donner une force spirituelle et morale pour un comportement juste dans la manière de considérer son propre corps et celui d'autrui, et d'autre part cette capacité à souffrir avec ceux qui souffrent, d'être présents aux cotés de ceux qui traversent des épreuves. Je crois que c'est là la juste réponse, que l'Eglise la met en œuvre et offre ainsi une aide très grande et importante. Nous remercions tous ceux qui y participent.
 

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 3767 visites